À propos de

Chichi
(José Rafael León) par Jean-Marc Azaïs

José Rafael León Ramos que beaucoup connaissent sous le vocable de Chichi a commencé sa carrière scientifique par un travail de maîtrise avec Évariste Giné sur le Théorème de la limite centrale dans les espaces de Hilbert. En 1982, il a ensuite soutenu son doctorat à la Universidad Central De Venezuela sous la direction de Mario Wschebor en profitant aussi de la relation avec Enrique Cabaña. Le sujet était les méthodes L2 pour l’estimation de densité.

Amsterdam


Jeune chercheur à la Central, Il s’est d’abord spécialisé dans les méthodes de mélange pour les processus stochastiques en développant une collaboration scientifique fructueuse sur le long terme avec Paul Doukhan.  Ses interactions scientifiques avec les chercheurs de l’équipe dirigée par le prestigieux Mischa Cotlar le conduisent à de riches collaborations en analyse harmonique avec Stefania Marantognini et son thésard José Marcano qui sera ensuite le doyen de la Universidad de Valencia au Venezuela.

Ses travaux et connaissances sur les processus stochastiques orientent ensuite ses recherches vers l’estimation du coefficient de Hurst puis vers les méthodes de chaos de Wiener. Ses contributions scientifiques en statistique spatiale appliquées à la pollution de lacs montrent son intérêt par les applications. Sa production comprend plus de 80 articles dans des revues, une participation à 8 monographies et la direction de 20 thèses de doctorat.

Sa carrière s’est essentiellement déroulée entre le Venezuela, la France, l’Espagne, l’Uruguay, le Chili et le Mexique. Il a obtenu une chaire INRIA à Grenoble.

Il est membre de L’Académie des sciences du Venezuela et il a été le coordinateur des études doctorales de la Universidad Central de 2000 à 2004. Il a aussi obtenu le prix scientifique “Polar” au Venezuela.

Montevideo, 2020

Depuis 2017 il est membre de l’IMERL (Montevideo) dont il a pris la direction récemment et où il a multiplié les collaborations.

Marco
(Marc Lavielle) par Éric Moulines

Marc Lavielle (el Marco) commence sa carrière scientifique par un travail de thèse effectué sous la direction conjointe de Didier Dacunha-Castelle et de José Rafael León-Ramos,  el famoso Chichi. Dans ce travail, Marc a considéré deux problèmes  qui ont longtemps constitué le fil conducteur de son travail de chercheur : les méthodes de déconvolution combinant optimisation et simulation et la détection de ruptures dans des données multi-dimensionnelles dépendantes.

Dans les années 1990, Marc a continué à approfondir la combinaison des méthodes d’optimisation stochastique et de simulations de Monte Carlo, pour l’estimation par maximum de vraisemblance de modèles à variables latentes.

Ce travail a débouché sur l’algorithme SAEM (stochastic approximation EM), pour lequel il a donné des preuves de convergence théorique. Cet algorithme est un cousin des versions stochastiques des méthodes de descentes miroirs : c’est un travail encore très cité et fondateur.

Amsterdam, 1989

Il n’a pas abandonné pour autant la détection de ruptures… Il a obtenu de nombreux résultats théoriques dans des cas dépendants, et a proposé de nouvelles méthodes pour détecter des ruptures dans des modèles complexes, en utilisant des méthodes de minimum de contraste.

Au milieu des années 2000, Marc effectue un virage important vers la pharmacocinétique et la pharmaco-dynamique pour analyser notamment les données d’essai clinique.

Il crée en 2003 un groupe de travail appelé MonoLix, regroupant des chercheurs d’INRIA, de l’INSERM, spécialisés en biostatistiques, statistiques et pharmacologie. Cela constitue le point de départ d’une très grande aventure scientifique. Il s’est tout de suite avéré que l’ensemble des méthodes d’estimation qu’il avait patiemment élaboré pour l’estimation des modèles à variables latentes s’appliquait très harmonieusement à l’estimation des modèles non-linéaires à effets mixtes, l’approche centrale dans ces domaines. Les approches proposées par Marc étaient beaucoup plus efficaces que les algorithmes considérés à l’époque comme l’état de l’art. Les succès de Monolix ont rapidement eu un écho très important.

En rejoignant INRIA en 2007, Marc trouve les moyens pour concrétiser sa vision : le développement de   Monolix connaît alors une accélération considérable. Cette aventure durera 10 ans, pendant lesquels Marc a vécu pour Monolix, qui s’est imposé aujourd’hui comme le standard du domaine. Monolix a été aussi à la base de Lixoft de Marc, qui a été couronné d’un très grand succès.

Marc a reçu le prix de l’innovation INRIA – Académie des Sciences et l’International Society of Pharmacometrics Innovation Award en 2015. Il est par ailleurs membre du Haut Conseil des Biotechnologies.

Il est auteur de plus de 80 articles parus dans les meilleurs journaux internationaux de statistique computationnelle et pharmacocinétique et d’une monographie de recherche.

Villebon sur Yvette, 2022

Marc Lavielle y José Rafael León
(par Ricardo Ríos (Rico)

Haría falta Plutarco para trazar paralelas que pasasen por este par de cuestionadores del
quinto postulado de Euclides, a pesar de que la fisonomía de uno evoque una línea y la del
otro un punto exterior.

Hoy la amistad, el cariño y la merecida admiración que sentimos por ambos nos pusieron a celebrar sus vidas, 61 y 71, en la siempre receptiva Montevideo.


Como un par de protones entrelazados, se puede saber del uno o del otro así estén en casa de Alice y de Bob, solo por citar experimentos premiados con el premio Nobel de física.

Cada quien ha tenido una fulgurante carrera científica, encaradas de maneras muy diferentes, con orígenes diversos, pero con conectores muy fuertes, Didier Dacunha-Castel en primer plano. DDC fue tutor de la tesis doctoral de Marc en Paris XI, hoy Paris-Saclay, y José Rafael León hizo lo propio desde Venezuela.


Marc; obrero de imprenta, músico y arreglador de sillas para orquestas sinfónicas, viajero
contumaz y fotógrafo novato, recaló en la Venezuela de 1987 creo que proveniente o fugitivo de Perú, con una tesis doctoral en agraz en Orsay. Dicen que Marc prefirió Caracas a Montevideo por sus debilidades por el mar Caribe. Hoy es un reconocido matemático de INRIA en el área de farmacoquinesis, emprendedor exitoso, con múltiples libros, premios y reconocimientos.

Chichi, que así es como se llama José Rafael, un fanático salsero y cultor del son cubano, es un productivo y tenaz investigador matemático en la UCV, muy interesado, cuando se conocieron los dos, en la creación de grupos de investigación aplicada en la industria petrolera venezolana. La conexión uruguaya entre ambos fue nuestro siempre bien recordado Mario Wshebor,

Una larga y fructífera amistad estaba por nacer, a pesar de las barreras lingüísticas que
superaron el “nous en avions parlé” sin ningún avión en el cuento y la difícil traducción de
“kiquiribú mandinga” en una noche salsa, dice Chichi que solicitada por Marc. Marc temía por el uso, tal vez satánico, de Chichi del empleo de “devil” en lugar de “faible”.


Marc creyó que las fotos de sus viajes eran excelentes, hasta que una simple observación sobre la proporción áurea lo llevó a 33 años de felicidad con Elena Carvajal y sus dos hermosos hijos Pablo y Oriana.

Chichi conoció en la guardería de la maternidad a Rina Surós y desde entonces son un indisoluble liquen con sus dos bellos hijos Edel y Gladys, quienes ya los graduaron de abuelos.


Trabajos científicos comunes, promoción de eventos, apoyos de todo tipo a sus amigos a priori y a posteriori destacan en ambas biografías, en múltiples oportunidades. Hacer listas es odioso, por las omisiones; pero, Fabrice Gamboa, Bernard Bercu y Jean-Marc Assaiz aparecerían muchas veces en cualquier semblanza de nuestros homenajeados. Que los otros me perdonen.

Solidaridad a toda prueba es la palabra clave para describirlos. Para citar a un autor local, con ellos se puede contar no hasta uno o hasta dos, sino contar con ellos.


Marc entra pronto en la jubilación, junto con Chichi siguen bregando por el desarrollo de la
matemática en América Latina. Es una gran felicidad para todos celebrar en este encuentro
nuestra amistad con ambos, expresar nuestro orgullo y nuestra felicidad por haberlos conocido.

¿Lo mejor? Está por venir.

Ricardo Ríos
Facultad de Ciencias
Escuela de Matemáticas
Universidad Central de Venezuela
@rricardorios1
ricardo.rios@ciens.ucv.ve
rricardorios@gmail.com